2 mai 1813 : la bataille de Lützen
2 05 2009
Suite aux nombreuses pertes subies pendant la campagne de Russie, l’empereur décide de renforcer ses troupes en transférant les régiments d’artillerie de la marine du ministère de la marine à celui de la guerre. Cette décision du 24 janvier 1813 conduit les régiments à être intégré au 6ème corps d’armée commandé par le Maréchal Marmont, duc de Raguse. Mais particularité de ce transfert, les régiments sont organisés en régiment de marche et non en régiment d’artillerie.
Ils vont être immédiatement engagé dans la campagne de Saxe et connaître leur baptême du feu lors de la bataille de Lützen, le 2 mai 1813.
Fort de 3338 hommes répartis en 6 bataillons, le 1erRAMa, aux ordres du colonel Emond d’Esclevin, est engagé au sein de la brigade Cacault de la 1èredivision commandée par le général Compans.
Le 6èmecorps d’armée, placé sur la droite du dispositif, subi de plein fouet les tirs de 150 canons russes puis les charges de cavalerie des prussiens. Marco de Saint Hilaire relate cet épisode dans ses mémoires : « Le corps du duc de Raguse étant entré en ligne sur la droite, la cavalerie, que l’ennemi croyait pouvoir jeter dans la plaine de Lutzen, fut tout à coup arrêté au village de Starzieldel par la division de marine de Compans …elle forma ses carrés, qui devinrent autant de redoutes, et ce fut contre ces murs d’hommes que vinrent successivement se briser sept charges de 25 000 cavaliers, qui ne purent jamais les entamer ». Le Moniteur écrira dans son édition du 9 mai 1813 : « Les régiments d’artillerie de la marine couvrirent le champ de bataille de l’élite de la cavalerie ennemie ».
Dans la bataille le 1erRAMa est lourdement frappé. 742 tués et 350 blessés, dont le colonel Emond d’Esclevin qui décédera de ses blessures le 26 décembre 1813, soit le tiers de son effectif sont hors de combat. Les longs et violents tirs de boulet sont les principaux responsables de ces pertes que le régiment supporta sans broncher. Ce que le duc de Raguse rapporte de la sorte : « Les régiments d’artillerie de la marine, faisant le fonds de mon corps d’armée, méritaient beaucoup d’éloges pour leur bravoure et leur bon esprit. Jamais soldats ne se sont exposés de meilleure grâce au canon de l’ennemi et n’y sont restés avec plus de fermeté ».
L’exposition du régiment en première ligne face aux assauts de la cavalerie prussienne, son emploi dans une action d’infanterie et non spécifiquement artillerie fait entrer cette action dans un cadre précurseur au concept PROTERRE qui est actuellement en vigueur dans l’armée française.
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