Mission de souveraineté sur les Glorieuses
18 08 2008
Retour sur la mission de la S1 sur une des iles Eparses
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L’embarquement des bigors de la 2, des matériels et du fret vital au bon entretien des infrastructures de l’île et au soutien de l’homme a débuté le 30 juin dernier par voie aérienne. Après un vol d’une durée d’environ 45 minutes, l’eau d’une couleur bleue turquoise et les plages de sable blanc sont apparus par les hublots du C160.
Le détachement en place sur l’île, composé essentiellement de légionnaires de l’escadron de commandement et de soutien attendait la relève. La présentation de l’île, des infrastructures, la prise en compte des consignes nombreuses et denses se sont alors enchainés sur un rythme soutenu car le temps imparti demeure très restreint. L’armée de spécialistes ayant embarqué avec la relève avait pour tâche sur une durée de 24 heures de contrôler, d’entretenir et d’assurer le suivi des divers engins et des matériels affectés sur l’île. Les chefs de détachement montant et descendant, ainsi que les deux sous-officiers adjoints devaient parcourir l’île afin de prendre en compte le site ainsi que la mission qui venait d’être assignée aux bigors de la 2° batterie.
C’est ainsi que le commandant de l’île descendant, le CNE Carraro, a présenté une étendue boisée, située à proximité de l’embarcadère qui allait devenir le terrain de jeux de la section pendant un mois. Cette zone devait alors être transformée en une zone d’évacuation des déchets métalliques, présents sur l’île depuis quelques décennies. Ces derniers seront hélitreuillés puis déposés sur un navire afin d’être évacués par voie maritime. La zone impartie, d’une surface de 150 mètres sur 300 environ devait être déboisée, « aucun arbre ne devait au final s’élever sur cette étendue. Cette zone fut alors immédiatement baptisée DZ ».
Toutes les matinées du détachement ont été consacrées à la réalisation de cette DZ, où les bigors, sans spécialisation ou réelles connaissances du métier de bûcheron ont fait preuve d’une aisance évidente quant à la manipulation des tronçonneuses, haches, machettes et autre objets contendants… Pendant 3 semaines, sans faiblir la section a abattu arbre après arbre, élagué branche après branche et entretenu un véritable feu de Saint Jean sur la plage afin d’éliminer souches, troncs et autres déchets naturels.
En parallèle, l’entretien des infrastructures et engins présents sur le site (tracteurs, tondeuses, tronçonneuses, groupes électrogènes) ont nécessité une attention toute particulière. Cela conditionnait la qualité de vie de notre séjour. Le suivi de la consommation d’eau, l’entretien des cuves de récupération d’eaux de pluie et l’aqua assainissement ont été suivi par le SCH (TA) Balas, infirmier au DLEM, seul légionnaire parmi les bigors.
L’île ne disposant pas d’eau potable, le suivi de l’eau emmagasinée est capital. L’énergie électrique fournie par deux puissants groupes électrogènes ont été suivis et entretenus par le CPL Jamroz, issu de la BDO et pilote VOA à la base. Le CPL Dornemain, seul mécanicien de métier, a eu en charge le suivi et la réparation de tous les engins et matériels petits moteurs tels les tronçonneuses amplement sollicitées. Le système D bien français a encore fonctionné. 3 artilleurs de marine, 1 servant de pièce AUF1/MO 120, 1 membre d’équipage SIROCCO et un munitionnaire de la SDL sous la coupe du SOA, lui-même pupitreur ATLAS PCB, sont devenus durant ces trois semaines les cuisiniers et boulangers attitrés de la section.
Tous ces personnels détenant en parallèle un poste dans la chaîne artillerie ont œuvré ensemble, découvrant de nouveaux domaines, afin de remplir une mission commune, qui consistait à effectuer l’ensemble de l’entretien et l’organisation de la vie sur une des îles Eparses. L’expérience de chacun a alors été mise à contribution et l’enrichissement personnel fut important. Chacun a apposé sa pierre à l’édifice afin de garantir l’intégrité des missions et l’ambiance du détachement.
Ce séjour fut aussi l’occasion de se retrouver seuls au monde, en plein Océan Indien, sans d’autres contacts avec l’extérieur qu’un téléphone INMARSAT ou les vacations graphie. Une expérience unique qui a permis aux bigors issus de diverses batteries de se connaître et de tisser des liens forts et indispensables.
Les trois semaines se sont écoulées rapidement et la mission DZ fut remplie. Les bigors n’ont pas démérité et ont réaffirmé une nouvelle fois leur réputation de bâtisseurs. Quatre jours avant la relève, la fameuse DZ était née. Plus un arbre, plus une souche ne subsistait sur la zone. Le prochain détachement, aux ordres de l’ADJ Fajolle, pouvait donc arriver et prendre en compte sa nouvelle mission qui allait consister à regrouper l’ensemble des déchets métalliques au centre de la DZ.
Les hommes de la première section ont quitté cette île paradisiaque, ses nombreuses tortues et immenses plages de sables fins sans pour autant ne pas ressentir un léger pincement au cœur. Il était temps de retrouver les camarades présents sur Mayotte. Une nouvelle page des Glorieuses était tournée et la première section pouvait alors poursuivre son aventure au sein du DLEM.
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