Le CAIDD : Pari réussi pour la 1ère batterie
18 07 2008A l’instar de Mayotte, voici un article rédigé par le LTN Bucolo qui retrace le stage de l’intérieur. Manque encore les photos que nous attendons tous avec impatience.
La BSS ou 1ère batterie renforcée d’une section d’Ougandais baptisé GNA pour l’occasion (Groupement Nomade Autonome) a effectué le stage du 1er au 9 juillet 2008 avec succès (90% de breveté) alors que les conditions météorologiques sont extrêmes en cette période de l’année.
Amalgame improbable mais fidèle à la tradition coloniale, le Groupement commandé par le CNE Jacquemet est articulé en quatre sections appelées rouge et compte comme troisième pion de manœuvre une section de soldats Ougandais. Particulièrement discipliné et motivé, fouisseur infatigable, le soldat ougandais équipé de son AK47 s’est montré intraitable durant la phase statique avec un rideau défensif presque maraboutique qui n’a laissé aucune chance aux plastrons du Front Uni Pour l’Eradication du Vice.
La première partie du stage consistait en un acclimatement de cinq jours dans la région de Sîda au sud du golfe du Goubet. Les cours dispensés par les instructeurs très pédagogues du CAIDD traitaient de la survie dans le désert et de la connaissance du pays et de sa population. Les sections se sont très vite mises au rythme de l’école du désert. Volontaires et tenaces elles ont franchi haut la main tous les obstacles qui jalonnaient la première partie du stage tels que la marche topographique de nuit ou la course d’orientation.
La deuxième partie du stage a commencé dans l’après-midi du 5 juillet par un mouvement vers la plaine de Dîka environ 10km au sud du lac Assal. Installé dans la zone, le GNA a monté en deux jours une base « désert » isolée et pris le contrôle du col de KOUSSOUR. Harcelés rapidement par un plastron particulièrement teigneux, nous avons pu mettre en pratique les savoir faire acquis au cours de l’acclimatement. Par ailleurs la coopération entre les sections durant cette phase a été primordiale afin d’assurer au mieux la défense du bivouac. Le CNE Jacquemet, passant avec aisance du Français à l’Anglais sur les ondes radios, a ainsi disposé de trois sections de combat pour quadriller la zone de KOUSSOUR. La phase dynamique a débuté le 7 juillet ou nous attendaient 40km de marche à travers roches volcaniques, désert, sol surchauffés par le soleil… Le 8 juillet au matin après avoir réalisé diverses missions de combat (patrouilles, embuscades, réductions de résistance isolée) nous franchissions le désert du Gaggadé d’environ 8km où un vent particulièrement chaud et desséchant a pris à partie le GNA. A sa sortie nous avions perdu pas moins d’une dizaine de personnels dont une majorité de cadres évacués pour raisons sanitaires. Mais le GNA ne baissa pas la tête et déjà nous nous préparions pour l’objectif final : la ville de Yoboki ou nous devions être récupérés. Arrivé au terme d’une marche éprouvante tant physiquement que mentalement c’est avec une grande satisfaction que les sections s’installent pour leur dernière nuit qui, chose rarissime en cette saison, leur apportera un peu de pluie.
Ainsi le CAIDD en plus des connaissances techniques qu’il nous a apporté est révélateur plus que tout autre stage de la vraie personnalité des gens. Il a démontré aussi la difficulté à gérer 9 litres d’eau par jour et par homme ce qui peu paraître anodin à nos latitudes et nous a rappelé l’actualité du dicton « l’eau c’est la vie ». Cependant chacun a su rester digne face à l’adversité, chacun a eu l’occasion de se distinguer : tuer un cabri, le dépecer, assumer les missions confiées… ou plus simplement continuer avec une blessure. Ainsi le SGT Carlier pour ne citer que lui eut l’occasion de se surpasser en terminant le stage malgré deux entorses contractées dont une le premier jour. Il est l’incarnation de cet esprit picard et de cette volonté de réussir qui a animé la batterie.
« Hors la clim, point de salut »
Devise du GNA Rouge
Bonjour,
il n’y a certainement pas de fonction, parmi toutes celles que peut , un jour ou l’autre , remplir un officier ou un sous officier, qui offre autant d’attraits, que la fonction de Méhariste.
j’ai été le dernier chef de poste isolé français(sergent chef) commandement et gestion du poste de yoboki 1976 – 1977 ( GNA TFAI) .
Conseiller de 1996 1997 (mission courte durée de 6 mois) auprès du Commandant Tchadien commandant le centre d’instruction à Moussoro GNNT.
J’ai vécu à travers ces deux fonctions les plus beaux moments de ma carrière de militaire; La vie des unités Méharistes est une vie essentiellement nomade , c’est un mouvement perpétuel les missions sont diverses mais ô combien exaltantes, c’est le choix d’une vie sans confort. Le Méhariste se plait dans la solitude sa vie intérieure est très intense.
C’est le désert qui pousse à l’action;
GNA ( groupement nomade autonome)
GNNT ( garde nationale et nomade du Tchad)
TFAI (territoire Français des Afars et des Issas)
Major (r) Patricq Dagrau